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Présentation générale

Ludi Naturae est la collection Haute Couture printemps-été 2018 d’Iris van Herpen, présentée à Paris le 22 janvier 2018 à la Galerie de Minéralogie et de Géologie (Jardin des Plantes). La collection observe les paysages naturels et artificiels « à vol d’oiseau » et met en scène les lois de l’entropie via des textiles ultra-léger et des procédés avancés (impression 3D PolyJet, découpe/thermo-mise en forme).

Contexte Historique

Au tournant 2017-2018, Van Herpen enchaîne deux saisons couture (Aeriform A/H 2017-18 puis Ludi Naturae P/E 2018) qui affirment un équilibre main/techno : ~80 % du travail reste artisanal, l’outil numérique servant à étendre le vocabulaire matière-forme. Ludi Naturae prolonge cette ligne en imprimant directement sur tulle et en collaborant avec des ingénieurs (TU Delft, Stratasys) et un artiste-sculpteur pour la scénographie.

Concept et inspiration

Le titre (« jeux de la nature ») traduit une réflexion sur ordre/chaos et paysages entropiques. L’inspiration iconographique vient d’images aériennes (Thierry Bornier, Andy Yeung…) qui guident des « cartographies » de lignes, deltas et trames urbaines au niveau du vêtement. Van Herpen insiste : la nature est plus complexe que la technologie ; il s’agit d’en rendre la subtilité perceptible.

Dimension esthétique

Trois axes techniques dominent : Foliage : impression 3D PolyJet directement sur tulle (épaisseur env. 0,8 mm) avec variations au niveau de la goutte pour moduler couleur et transparence → une « peau » souple qui ondule au mouvement. Découpe / thermo-modelage de réseaux métallisés et films techniques, pour des reliefs quasi-minéraux. Scénographie : une installation flottante de Peter Gentenaar (structures bambou/papier) « fleurit » autour des silhouettes lors du défilé. Palette chair / verts délavés / jaunes / bleus / violets jusqu’au noir, dans des transparences superposées.

Impact et message

Ludi Naturae fait date sur deux points : la délicatesse atteinte par l’impression 3D (soft-touch, gradients, intégration directe au textile) — un contre-pied aux stéréotypes « techno-rigides » ; le dialogue entre atelier (plissé, mise en forme, couture main) et procédés numériques pour matérialiser un paysage vivant sur le corps. Presse et institutions y voient une avancée de la « couture computationnelle » qui demeure portable et poétique.

Sources

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