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General presentation

The Horn of Plenty est la collection A/H 2009 de McQueen, présentée le 10 mars 2009 au Palais Omnisports de Paris-Bercy. Le show dresse une satire de l’industrie : un tas monumental d’objets peints en noir (accessoires de ses anciens défilés, jusqu’à… un évier) trône au centre, sur un piste de “verre” noir fissuré. Les looks rejouent et sur-accentuent les codes de la haute couture (Dior, Chanel, etc.) et ceux de McQueen lui-même.

Historical context

La collection arrive en plein post-crise 2008 ; McQueen renvoie le miroir au système : recyclage, autocitation et dérision des excès. Vogue résume l’intention comme une “leçon de recyclage”, McQueen citant aussi une imagerie à la Irving Penn pour le set et la stylisation. Le processus a été documenté par Nick Waplington dans le livre Working Process (2013).

Concept and inspiration

Satire frontale : pastiches hyperboliques des codes couture (basques, crinolines, bustles, froufrous) jusqu’au caricatural, et autocannibalisation de sa propre archive ; message : gaspillage, répétition, culte de l’image. Trashion “haut” : coiffes bricolées à partir de canettes d’alu et plastiques (cheveux Guido Palau), talons extrêmes inspirés des geta/chopines historiques ; poses muet-cinéma pour accentuer le commentaire.

Aesthetic dimension

Grammaire visuelle : noir & blanc massifs, accents rouge/orange “aposematiques”, damier arlequin, Prince-de-Galles et surtout pied-de-poule poussé à l’obsession (échelles multiples sur un même look ; manteau “fourrure” en gigantesque pied-de-poule). Silhouettes : tailles étranglées, épaules fortes, vestes boxy (rare chez lui), robes sirène, jupes en entonnoir, corseterie minimisée (autre façon de rompre ses habitudes). Final : deux robes entièrement à plumes (canard noir, puis blanc en reprise muséale) qui cristallisent l’ambivalence nature ↔ artifice. Mise en scène : amoncellement d’anciens décors (chevaux du manège de What a Merry-Go-Round, lustre de Sarabande, branche de The Girl Who Lived in the Tree, et un évier, clin d’œil au sous-titre), le tout laqué de noir.

Impact and message

Réception & postérité : à chaud, la presse est partagée (provocation vs misogynie de la stylisation) ; a posteriori, la collection est souvent classée parmi ses plus mémorables et relue comme une critique puissante du consumérisme. Plusieurs pièces entrent en musée et dans Savage Beauty. Pourquoi c’est important : McQueen prouve qu’on peut faire de la couture critique — recycler son propre mythe pour questionner la mode (excès, déchets, ressassement) sans perdre en tailoring ni en spectacle. Cette tension idée/forme servira de référence à toute une génération de designers.

Sources

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