Kaikai Kiki & Me
Notion(s)
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General presentation
Sous ce titre, Murakami fixe en image ses deux mascottes — Kaikai (personnage blanc aux longues oreilles de lapin) et Kiki (personnage rose, trois yeux, petites oreilles et dents acérées) — en les associant à sa propre figure d’auteur. L’exemple le plus répandu est une estampe offset carrée de 2010 (env. 68 × 68 cm), imprimée en couleurs avec foil “cold stamp” et vernissage UV, tirée à 300 ex. Elle appartient à une série d’éditions de la même année qui déclinent ses thèmes clés (fleurs souriantes, autoportrait, avatars).
Historical context
Créés au début des années 2000, Kaikai et Kiki deviennent des “gardiens” récurrents dans l’univers de Murakami (peintures, sculptures, éditions). Le duo tire son nom d’une expression historique appliquée au peintre Kanō Eitoku au XVIᵉ siècle, associant étrangeté et raffinement (souvent rendue par « surnaturel/étrange » ou « puissant et sensible »). Le tandem est également matérialisé en sculptures monumentales (2005) conservées dans des collections publiques. Kaikai Kiki and Me s’inscrit dans cette consolidation iconographique : l’artiste se met littéralement avec ses créatures-signatures, au moment où son studio-entreprise Kaikai Kiki Co. structure sa production et ses collaborations.
Concept and inspiration
Le titre annonce la co-présence : l’artiste + ses avatars. Kaikai (candeur/rigueur) et Kiki (espièglerie/menace) sont conçus comme des forces complémentaires — deux faces du même système d’images. En se représentant avec eux, Murakami rend explicite son programme Superflat : aplatissement des hiérarchies entre art savant et visuel populaire, sérialisation des motifs, circulation assumée entre musée et marché. L’emprunt au terme historique “kaikaikiki” ancre ce pop ultra-contemporain dans un lexique de la peinture japonaise (énergie + finesse), et relie le présent à une lignée d’“excentriques”.
Aesthetic dimension
L’édition de 2010 pousse la logique d’icône plane : format carré, aplats saturés, contours impeccables, et surfaces brillantes (foil + vernis) qui font miroiter la lumière comme un produit industriel. La composition cadre serré/place les figures à l’avant, avec l’alphabet visuel maison (pupilles démultipliées, dents stylisées, signes lisibles à distance). Dans les versions sculptées (2005), le même vocabulaire passe en volume lisse (résines/fibres + peintures), à échelle de personne, confirmant la volonté de Murakami de faire exister le même signe sur des supports hétérogènes sans hiérarchie.
Impact and message
Kaikai Kiki and Me fonctionne comme une mise en abîme : l’artiste, son studio et ses créatures sont co-brandés dans l’image. D’un côté, la pièce séduit (couleur, brillance, lisibilité) ; de l’autre, elle assume la réalité industrielle de l’art contemporain (édition, séries, cross-media) — ce qui est le cœur de Superflat. L’œuvre a une forte valeur pédagogique : elle explicite comment Murakami fabrique une mythologie d’atelier (personnages, entreprise, signatures visuelles) et la projette simultanément dans le musée, la galerie et l’édition.
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