Japon
Fumihiko Maki
Présentation générale
Lauréat du prix Pritzker 1993, Fumihiko Maki s’est imposé comme une figure majeure de l’architecture moderne, revendiquant une modernité « sans ambiguïté » et une écriture faite de clarté volumétrique, d’assemblages méticuleux et d’une matière sobre — verre, métal, béton. Il est décédé en 2024 à Tokyo, à 95 ans.
Formation et influences
Diplômé de l’Université de Tokyo (1952) auprès de Kenzo Tange, Maki poursuit à la Cranbrook Academy of Art (1953) puis au Harvard GSD (M.Arch, 1954). Il débute chez Skidmore, Owings & Merrill (New York) et Sert, Jackson & Associates (Cambridge), enseigne à Washington University in St. Louis (1956–62) puis comme associate professor au Harvard GSD (1962–65), avant de fonder Maki and Associates (Tokyo, 1965). Il sera professeur à l’Université de Tokyo (1979–89). Théoricien autant que praticien, il publie Investigations in Collective Form (1964), texte fondateur sur la « forme collective » et les logiques d’agrégation urbaine.
Style ou philosophie
Maki se définit comme moderniste : précision constructive, transparence et stratification des espaces, attention à la lumière et au détail. Sa notion de forme collective lie architecture et ville par des ensembles évolutifs plutôt qu’un objet isolé. Il a également réfléchi au concept japonais d’oku (profondeur en couches), qu’il mobilise pour générer des séquences spatiales nuancées.
Créations majeures
Spiral (Aoyama, Tokyo, 1985) — centre culturel et commercial dont la rampe hélicoïdale organise des parcours continus et un intérieur scénique. Hillside Terrace (Daikanyama, Tokyo, 1967–1992) — complexe en sept phases, manifeste bâti de la forme collective (faible hauteur, porosité, superpositions). Makuhari Messe (Chiba, 1989) — halls d’exposition à grande portée, clarté structurelle et mise à l’échelle urbaine. Tokyo Metropolitan Gymnasium (Sendagaya, 1990–91) — icône futuriste, toitures tendues et puissance plastique au service d’un équipement public. Yerba Buena Center for the Arts (San Francisco, 1993) — galerie & forum, articulation précise des volumes et des parcours. MIT Media Lab — extension (Cambridge, 2009) — transparence, continuité programmatique et connexion à l’édifice d’I. M. Pei. 4 World Trade Center (New York, 2013) — minimalisme affirmé et podium actif au sein du plan directeur de Libeskind. Aga Khan Museum (Toronto, 2014) — architecture « inspirée par la lumière », travaillant les gradations d’opacité et de réflexion.
Héritage et impact
Maki a consolidé un pont Est–Ouest : rigueur moderniste, sens japonais du vide, de la lumière et de la mesure. Son influence tient autant à ses bâtiments qu’à son enseignement et à ses textes. Il reçoit la Gold Medal de l’AIA (2011), et s’engage dans le débat public — par exemple contre le premier projet de stade olympique de Tokyo (2013), au nom de l’échelle urbaine et des coûts. Son œuvre a installé durablement l’idée qu’une architecture discrète, précise et contextuelle peut produire des lieux puissants et durables.
Sources
Actions
Contribution
A enrichi votre apprentissage en ajoutant ce/cette designer le 21 Octobre 2025
a validé le/la designer Fumihiko Maki
Ajouter dans une liste
Créer une liste