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Présentation générale

Viktor & Rolf – Fall 2015 Haute Couture, présenté à Paris le 8 juillet 2015 au Palais de Tokyo, met littéralement la question « la mode est-elle de l’art ? » sur le podium : des tableaux encadrés deviennent des robes, capes et jupes, puis redeviennent des œuvres accrochées au mur pendant le show. Titre de la collection : Wearable Art.

Contexte Historique

Quelques mois plus tôt, le duo annonce l’arrêt du prêt-à-porter pour se consacrer à la couture ; ce défilé en donne la mesure, avec une présentation en galerie et une forte dimension performative. La presse pro le souligne le jour J.

Concept et inspiration

Chaque silhouette part d’une toile peinte (natures mortes, cygnes, portraits stylisés) sertie de cadres dorés articulés. Les designers décrochent eux-mêmes certaines pièces du mur, les déploient sur les mannequins, puis recomposent les œuvres pour les raccrocher en direct — brouillant volontairement les frontières entre vêtement et tableau. Plusieurs motifs et cadrages évoquent la peinture hollandaise du Siècle d’or.

Dimension esthétique

Construction : toiles articulées par des charnières et cadres structurels ; certaines pièces passent d’une robe à traîne à un triptyque accroché en quelques gestes. Matières : toiles en lin laminé sur crêpe blanc pour obtenir rigidité et tombé peint ; base de smocks en denim d’artiste pour certains looks. Palette & iconographie : faux crachures de peinture, natures mortes, cygnes, cadres baroques fissurés qui « débordent » du corps.

Impact et message

Le final (une nature morte « sauvée » d’un compacteur, reconstituée sur le corps puis au mur) devient image-signature du défilé. Le collectionneur Han Nefkens s’engage à acquérir des pièces pour les donner au Museum Boijmans Van Beuningen, actant leur statut d’œuvres autant que de vêtements. Le show est immédiatement cité comme cas d’école du dialogue mode-art et de la performance en couture.

Sources

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