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Présentation générale

Avec “White Drama” (printemps-été 2012), Rei Kawakubo construit une collection monochrome blanche qui met en scène des rites de passage — naissance, mariage, deuil, transcendance — et interroge ce que les vêtements cérémoniels font au corps et à la société. Le défilé présente des silhouettes en volumes dramatiques, toutes blanches, qui condensent ces moments de vie.

Contexte Historique

Dès la fin du défilé (oct. 2011), Kawakubo et le musée Galliera transforment la collection en exposition (White Drama, Paris Docks, 2012) : les looks entiers sont placés sous des bulles transparentes, comme des reliquaires contemporains — dispositif pensé avec la créatrice. Ce geste fixe rapidement White Drama comme une collection-manifeste dans l’œuvre de CDG.

Concept et inspiration

Rites & codes : elle assemble et détourne des signes rituels en blanc (robe de baptême → jours/lacérations de dentelle, obi noué comme un totem, voiles et hauts chapeaux rappelant des processions) pour parler de contrainte, pureté imposée et théâtralité sociale. Tout-blanc comme langage : le monochrome force le regard sur la forme et la matière plutôt que sur la couleur — un choix qui met à nu la construction et la symbolique.

Dimension esthétique

Matières & procédés : alternance mat/brillant, opaque/transparent (organzas, broderies, mousselines, plastiques et vinyles “enveloppes”), fleurs et mouchoirs superposés, nids d’abeille, piqûres apparentes ; des cages/crinolines et coiffes monumentales structurent le volume. Silhouettes : robes-cocons, manteaux à basques amplifiées, liens qui entravent bras ou poignets, sur-volumes qui déplacent le centre de gravité — une esthétique de la ceremonialité sous tension. (Lecture presse : réflexion sur les bornes imposées à la féminité.) Muséalisation : la mise sous bulles (exposition 2012) radicalise l’idée de préservation/rituel : chaque look devient objet-rituel hors du temps.

Impact et message

Pièce-charnière : White Drama synthétise une méthode Kawakubo — idée → construction → dispositif d’exposition — où le vêtement est concept, forme, puis objet critique. La réception l’a située parmi ses collections majeures des années 2010. Pérennité critique : l’exposition dédiée à une seule collection récente (cas rare) a entériné sa portée théorique (sociaux/rituels/existentiels) et son intensité plastique.

Sources

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