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Présentation générale

À l’origine pièce réglementaire de la Marine nationale (décret du 27 mars 1858 : rayures bleues et blanches normalisées), la marinière entre en mode féminine quand Coco Chanel l’intègre à ses silhouettes de Deauville (1916–1917) et popularise l’esprit marin décontracté en couture. Jean Paul Gaultier en fera ensuite un signe identitaire de son œuvre (du prêt-à-porter à la haute couture).

Contexte Historique

1858 : la marinière (“tricot rayé”) devient uniforme des matelots, avec description précise des bandes et espacements. 1916–1917 : à Deauville, Chanel transpose des codes marins (smocks, jersey, rayures) au vestiaire féminin — étape fondatrice de son “manifeste” de liberté de mouvement. Années 1980 → aujourd’hui : Gaultier érige la marinière en emblème (déclinée en robes, brodée de cristaux, en plumes ou sequins en couture).

Concept et inspiration

Chanel (1916–1917). Renversement d’usage : prendre un vêtement utilitaire masculin et l’investir en couture féminine (coupe simple, jersey, aisance), dans une logique d’émancipation et de praticité. Esprit Deauville : usage des rayures et matières sportives (jersey) comme langage moderne—signe d’un luxe sans corset. Gaultier (1980s→). Signe personnel : la marinière devient logo visuel du créateur ; il la réinvente à l’infini (robes du soir, trompe-l’œil, broderies, fourrures), jusqu’à l’élever en pièce de couture.

Dimension esthétique

Chanel : coupes simples et droites, rayures comme rythme graphique, matières souples (jersey) pour libérer le corps — un chic sobre opposé à l’ornementation d’avant-guerre. Gaultier : amplification du motif rayé (changement d’échelle, matières, incrustations), décontextualisation (soir, scène), jusqu’à la marinière-totem de l’univers JPG.

Impact et message

Chanel fait basculer la marinière dans le vestiaire féminin moderne : symbole de liberté de mouvement et de casual chic devenu canonique. Gaultier prouve qu’un vêtement banal peut devenir icône de mode par la répétition créative et la variation—du basique coton au statement couture. La mythologie d’origine (décret, nombre de rayures) reste un réservoir narratif que les marques patrimoniales (Saint James, Le Minor) et les créateurs réactivent encore.

Sources

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