Takashi Murakami

Tan Tan Bo

Notion(s)

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Présentation générale

Tan Tan Bo désigne un avatar monstrueux de Mr. DOB, le personnage-totem de Murakami. Le motif apparaît au début des années 2000 et connaît plusieurs versions majeures : Tan Tan Bo (2001) et Tan Tan Bo Puking – a.k.a. Gero Tan (2002), peinture murale multi-panneaux (env. 360 × 720 cm, acrylique sur toile montée sur panneau). D’autres variantes et éditions (lithographies offset) diffusent ensuite le sujet à large échelle. L’ensemble compte parmi les images les plus puissantes de la période Superflat.

Contexte Historique

Au mitan des années 1990, Murakami forge le cadre Superflat (mise à plat des hiérarchies entre art savant et culture populaire). Mr. DOB en est l’icône ; Tan Tan Bo en est la métamorphose sombre : un DOB démesuré, délirant, qui envahit la surface. Les versions de 2001–2002 deviennent des jalons rétrospectifs (MCA Chicago, Vancouver Art Gallery) et circulent largement en prêt. Parallèlement, éditions et réinterprétations (jusqu’à des toiles tardives en 2018) entretiennent la visibilité du motif.

Concept et inspiration

Tan Tan Bo est explicitement présenté par des sources muséales comme une « réincarnation monstrueuse » de Mr. DOB. Le surnom « Gero Tan » (pour la version 2002) renvoie à « gero » = vomi : la figure expulse des jets multicolores, double de petites têtes-DOB proliférantes. Des commentateurs et institutions japonaises relient ce fantasme du monstre vomisseur à une anxiété techno-historique (pouvoir nucléaire, catastrophes), que Murakami condense dans un personnage unique : le cute qui déraille.

Dimension esthétique

Tout joue sur la planéité hyper-colorée et l’échelle extrême : horizon bleu laqué, contours chirurgicaux, surface saturée de signes (fleurs « smiley », clones de DOB), matière lisse propre à l’atelier Murakami (acrylique, sérigraphie sur toile, parfois poudres nacrées). La symétrie frontale et la lisibilité immédiate produisent une image-choc ; la prolifération (bouches, yeux, jets, doublures du personnage) installe une sensation d’excès et d’engloutissement visuel.

Impact et message

Tan Tan Bo cristallise le programme Superflat : faire de l’icône pop un dispositif pictural total (monumentalité, brillance, répétition) et un miroir critique — séduction immédiate, mais inquiétude sous-jacente. L’œuvre est devenue indispensable dans les grandes rétrospectives, a nourri une littérature critique sur la mutation de Mr. DOB et a essaimé en éditions (offset, sérigraphies) qui montrent comment Murakami orchestré la circulation de ses images entre musée et marché.

Sources

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Contribution

Omniscient Design

A enrichi votre apprentissage en ajoutant cette référence le 17 Septembre 2025

Omniscient Design

a validé la référence Tan Tan Bo