Notion(s)

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Présentation générale

S.A.C.R.E.D. est une installation composée de six dioramas enfermés dans des boîtes d’acier/fer (structure « caisson ») montrant des scènes de la détention de 81 jours d’Ai Weiwei en 2011. Chaque diorama porte une lettre de l’acronyme : Supper / Accusers / Cleansing / Ritual / Entropy / Doubt. Matériaux et mesures de référence (par caisse) : fibres de verre et fer, env. 377 × 197 × 148 cm (≈ 148 ½ × 77 ½ × 58 ½ in). La première présentation publique majeure a lieu à Venise en 2013 (église Sant’Antonin, exposition « Disposition »).

Contexte Historique

En 2011, l’artiste est détenu 81 jours en Chine, constamment surveillé par deux gardes. Après sa libération, il reconstitue minutieusement son quotidien carcéral sous forme de maquettes hyperréalistes intégrées dans des caissons, montrées à la Biennale de Venise 2013 (événement parallèle). L’œuvre circule ensuite dans des institutions (dont la Royal Academy, Londres, 2015) et devient l’un des récits les plus directs de sa privation de liberté.

Concept et inspiration

Renversement du regard : le dispositif fait de nous des voyeurs penchés sur des scènes intimes (manger, se laver, dormir, interrogatoire) sous surveillance ; Ai inverse la position de pouvoir : nous regardons ceux qui le regardaient. Acronyme programmatique : Supper, Accusers, Cleansing, Ritual, Entropy, Doubt — six « moments » qui découpent la routine carcérale et ses effets psychiques. Mémoire comme preuve : l’artiste reconstruit à l’échelle 1 l’espace et les gestes d’après souvenirs et descriptions ; la précision factuelle soutient une critique politique sans slogans.

Dimension esthétique

Scénographie fermée : six boîtes opaques posées dans l’espace. Le public monte sur un petit marchepied et regarde par une fente : cadrage strict, pas d’accès à l’intérieur, distance imposée. Hyperréalisme : figurines fibres de verre, mobiliers et surfaces reconstitués, lumière froide ; la banalité des objets (lit, seau, lavabo) fait contraste avec la violence du contrôle. Échelle/masse : chaque caisson est monumental et lourd, accentuant l’effet d’enfermement matériel et le silence pesant de la mise en scène.

Impact et message

Document artistique : S.A.C.R.E.D. fige un témoignage sur la détention arbitraire, met à nu le dispositif disciplinaire (proximité des gardes, absence d’intimité) et en fait une image publique durable. Politique de la visibilité : en forçant le spectateur à épier, l’œuvre révèle notre propre position dans l’économie du regard (surveillance, contrôle, justice). Portée internationale : présentée dès la Biennale 2013 puis reprise en tournée, la série est devenue l’un des repères de l’art engagé d’Ai, souvent montrée avec d’autres œuvres mémorielles comme Straight.

Sources

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