Notion(s)

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Présentation générale

Animitas est une installation de grande ampleur conçue par Christian Boltanski en 2014. C’est d’abord une œuvre extérieure faite de centaines de petites cloches japonaises fixées sur des tiges métalliques plantées dans le sol, qui tintinnabulent au gré du vent. Ces cloches sont disposées de façon à reproduire la carte du ciel de la nuit de naissance de l’artiste (6 septembre 1944). Il existe des versions “réelles” en plein air et aussi des déclinaisons vidéo (film statique du lever au coucher du soleil) pour des expositions en galerie ou musée.

Contexte Historique

Boltanski puise dans la tradition des animitas chiliennes — petits autels le long des routes dédiés aux défunts — pour donner une dimension commémorative, collective, spirituelle. L’œuvre s’inscrit dans une réflexion déjà ancienne de Boltanski sur la mémoire, la disparition, le temps, les traces invisibles ou effacées. Animitas est l’une des pièces les plus récentes de son parcours, où il mêle autobiographie (date de naissance, ciel de naissance) et mémoire collective. Plusieurs versions ont été présentées dans différents sites : désert d’Atacama (Chili), île de Teshima (Japon), bord de la mer Morte, Île d’Orléans (Québec). Chaque site ajoute sa couche de contexte — climat, paysage, sensibilité locale — au message de l’œuvre.

Concept et inspiration

Disposition cosmique : la carte du ciel de la date de naissance de Boltanski est transposée sur le paysage via la position des cloches. Le ciel — souvent perçu comme zone abstraite, intangible — est ici matérialisé dans la nature, dans un dialogue entre terre et ciel. Son et silence : les cloches, en se balançant au vent, produisent un son fragile, intermittent — ce que Boltanski appelle “la musique des âmes”, “voix des âmes flottantes”. Le son agit comme mémoire auditive, contrepoint sensible à l’immobilité des objets. Fugacité / éphémère : éléments naturels (vent, fleurs, herbes, environnement) rendent chaque version temporaire, changeante (usure, disparition possible), ce qui souligne le thème de la mortalité, du souvenir incertain. Le film statique du lever au coucher du soleil en galerie capture le passage du temps.

Dimension esthétique

Visuel minimaliste et poétique : multitude de tiges fines, petites cloches simples, sans ornements superflus, contraste entre métal et nature. L’impact visuel vient de la répétition, du paysage, de la lumière naturelle, des ombres projetées. Ambiance immersive : selon l’heure, le vent, l’environnement, l’œuvre produit changement d’atmosphère — calme, mélancolie, méditation. Le spectateur est invité non seulement à voir mais à entendre, ressentir. Le contexte des versions vidéos (galleries) ajoute un cadre contemplatif : le temps dilaté, l’observation d’un paysage changeant, les fleurs ou herbes, etc.

Impact et message

Animitas rappelle notre rapport au temps, à la naissance, à la fragilité humaine. Que même ce qui semble insignifiant peut devenir porteur de mémoire, d’émotion. Boltanski transforme un ciel, une date, des sons, en hommage. L’œuvre dialogue avec les traditions de commémoration locales (comme au Chili), mais les universalisent — chacun peut reconnaître le motif de la disparition, de la perte, mais aussi de la célébration. En montrant que le souvenir ne dépend pas forcément de monuments grandioses, mais peut s’incarner dans un champ, dans le son du vent, dans la lumière, Animitas propose une autre manière de “faire mémoire” — humble, sensible, partagée.

Sources

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Contribution

Omniscient Design

A enrichi votre apprentissage en ajoutant cette référence le 17 Septembre 2025

Omniscient Design

a validé la référence Animitas