Notion(s)

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Présentation générale

Affiche politique noir & blanc conçue par Alain Le Quernec en 1987 pour une commande locale du Parti socialiste (Finistère). Tirage offset sur papier, format env. 87,5 × 61 cm (ex. exemplaire conservé au Musée départemental breton). L’image détourne un portrait d’Hitler (cheveux ébouriffés, regard louché), encadrée de filets « de guingois » ; le slogan occupe un bandeau haut et un quartier de cercle en bas à gauche.

Contexte Historique

L’affiche est collée à Quimper en 1987 dans un contexte de communication militante régionale. Elle circulera ensuite largement, reproduite dans la presse, notamment dans le magazine allemand Stern. Des institutions publiques (Paris Bibliothèques, collections d’art contemporain en Bretagne) la cataloguent explicitement sous le titre « Attention, au début Hitler faisait rire », attribuée à Le Quernec.

Concept et inspiration

Le Quernec utilise une stratégie de choc mémoriel : rappeler que les figures autoritaires peuvent d’abord faire rire, avant de devenir mortifères. Le décadrage et la déformation du visage ridiculisent l’icône totalitaire pour activer une vigilance politique au présent. L’auteur inscrit ce geste dans sa pratique d’affiche-signal (idée unique, lecture en une seconde), fréquente dans ses commandes pour le PS breton.

Dimension esthétique

Contraste radical (N/B) et typographie volontairement “pas sérieuse” pour créer une dissonance cognitive avec la gravité du sujet. Cadrage oblique et filets brisés : l’ensemble déstabilise la perception et sabote la dignité de l’icône. Économie de moyens (image + mot d’ordre) : lisible de loin, efficace en rue (arrêt de bus, palissades).

Impact et message

Affiche devenue emblématique du corpus politique de Le Quernec : souvent exposée et republiée dans des rétrospectives de l’affiche engagée. Sa diffusion médiatique (dont Stern) a contribué à asseoir la réputation internationale de l’affichiste breton en matière de communication antifasciste et antipopuliste. Elle demeure frappante d’actualité : rappel qu’un rire peut anesthésier la vigilance face à l’autoritarisme.

Sources

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