Christian Boltanski

Les ombres

Notion(s)

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Présentation générale

Les ombres (ou Les Ombres / Théâtre d’ombres) désigne une famille d’installations mises au point par Christian Boltanski au milieu des années 1980 : de petites silhouettes découpées (métal, carton, fil, parfois feuilles) sont éclairées par des projecteurs ou des bougies, leurs ombres agrandies se déployant sur les murs en une danse macabre. Des versions sont documentées dès 1984–1986 — par ex. Les Ombres : L’Ange (1986) — et l’œuvre existe en installations de salle comme en accrochages in situ.

Contexte Historique

Genèse (1984–1986) — Le Théâtre d’ombres apparaît chez Boltanski à partir de 1984 ; en 1985, des Les Ombres sont déjà montrées en exposition ; en 1986, des ensembles complets entrent en collections publiques (p. ex. MMK Frankfurt : Les Ombres, 1986). Diffusion (années 1980–1990) — Les « Lessons of Darkness » au New Museum (New York, 1988–1989) comptent des salles obscures et des œuvres lumineuses de cette période. Des versions à la bougie et aux projecteurs coexistent (ex. Shadows (1987) avec 8 figures en cuivre et 8 bougies au Israel Museum, Jerusalem). Permanence — Les « ombres » réapparaissent régulièrement (rétrospectives, relectures), jusqu’à des mentions dans la presse en 2018 et des sites de sculpture contemporaine.

Concept et inspiration

Boltanski réactive le dispositif des ombres chinoises : des personnages frêles (anges, squelettes, figures armées, animaux) — découpés dans des matériaux pauvres — sont mises en mouvement par la lumière, parfois via de petits plateaux tournants. L’artiste convoque des peurs d’enfance apprivoisées par le théâtre, une vanité moderne où la fragilité et la mort sont évoquées par la danse des silhouettes. Certaines notices soulignent explicitement cette « danse macabre » et le caractère memento mori du dispositif.

Dimension esthétique

Le vocabulaire est pauvre en moyens, riche en effets : Matériaux modestes (tôle mince, fil de fer, carton, feuilles) ; Sources lumineuses visibles (projecteurs, bougies), ombres démesurées, oscillations dues à l’air ou à la rotation ; Echelle inversée (petit → gigantesque) qui théâtralise le mur. Certaines versions se présentent comme de véritables « théâtres » : figures + supports + sources deviennent le mécanisme scénique autant que l’œuvre projetée.

Impact et message

Jalon de l’œuvre de Boltanski : les « ombres » constituent une signature des années 1980, au croisement de la mémoire, de la mort et de l’enfance, et figurent dans des collections muséales (MMK Frankfurt ; Israel Museum). Puissance allégorique : la danse des silhouettes agit comme une allégorie du temps et de la fragilité — un théâtre de la mémoire qui résonne encore dans les rétrospectives récentes. Economies de moyens, intensité d’expérience : la lumière et le presque-rien matériel suffisent à créer un rituel collectif ; plusieurs institutions et textes critiques lisent ces pièces à l’aune de la vanitas et de la danse macabre.

Sources

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Contribution

Omniscient Design

A enrichi votre apprentissage en ajoutant cette référence le 17 Septembre 2025

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