The Weather Project
Notion(s)
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Présentation générale
Installation in situ monumentale conçue pour la Turbine Hall de la Tate Modern à Londres. Présentée du 16 octobre 2003 au 21 mars 2004, elle simulait un « soleil » couchant : un demi-disque lumineux placé sur le mur du fond était doublé par un plafond de miroirs, ce qui produisait l’illusion d’un disque complet au-dessus d’un vaste « horizon ». Une brume envahissait l’espace et un éclairage à lampes monofréquences plongeait la nef dans une quasi-monochromie jaune, transformant les visiteurs en silhouettes noires. L’œuvre s’inscrivait dans la série annuelle des commandes de la Turbine Hall (The Unilever Series).
Contexte Historique
Au début des années 2000, la Tate Modern utilise la Turbine Hall comme terrain d’expérimentation d’installations spectaculaires. La commande à Eliasson arrive en troisième année d’un programme qui a redéfini la médiation avec un très large public. The Weather Project devient l’un des jalons de ce format : plus d’un million de visiteurs dès décembre 2003, puis plus de deux millions au total sur la période d’ouverture. L’installation devient un phénomène social : le public s’allonge au sol pour se voir réfléchi au plafond et forme des « tableaux » collectifs.
Concept et inspiration
Eliasson prend la météo comme matière artistique : plutôt que de la représenter, il recompose des conditions de perception (lumière, brume, échelle) qui affectent le corps et le regard. Le demi-cercle reflété devient « soleil » ; le plafond miroir double le volume et renverse les points de vue ; la brume atténue les repères architecturaux. L’artiste a expliqué avoir pensé à un coucher de soleil et aux reflets (jusqu’à des références picturales), afin d’ancrer l’expérience entre illusion et conscience de l’artifice.
Dimension esthétique
Tout repose sur une économie de moyens soigneusement orchestrée : miroir continu au plafond (cadres aluminium + film miroir), demi-disque en façade rétro-éclairé par ≈ 200 lampes monofréquences, haze pour diffuser la lumière. Résultat : une lumière spectrale qui écrase les couleurs et réduit les corps à des contours ; un horizon artificiel qui transforme la nef en paysage. La montée en puissance visuelle est immédiate, mais l’artifice reste lisible : de près, on voit les jonctions, les cadres, les sources.
Impact et message
Œuvre-phare de la Turbine Hall, The Weather Project a reconfiguré le rôle du public : non plus simple spectateur, mais co-auteur de l’image (corps en foule, postures, messages formés au sol). Elle a aussi imposé un modèle d’immersion qui a marqué la décennie suivante : expériences totales, lumière comme matériau, relation directe au corps et à la perception. Enfin, en ramenant la météo à l’intérieur du musée, l’installation posait une question simple et frontale : de quoi dépend notre perception du monde ? — des phénomènes « naturels », ou des conditions (techniques, sociales, institutionnelles) qui les fabriquent ?
Sources
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